L'humanité s'apprête à perdre la moitié de ses idiomes d'ici à 2100, s'alarment des chercheurs. Une vingtaine de régions du monde sont particulièrement concernées par cet appauvrissement.
La moitié des 7000 langues parlées actuellement auront disparu à la fin du siècle. Ce qui signifie qu'il en meurt une toutes les deux semaines. Désireux d'approfondir ces chiffres, le magazine National Geographic publie en ce mois d'octobre le résultat d'études réalisées sur le sujet par deux chercheurs américains, David Harrison, professeur de linguistique au Swarthmore College de Pennsylvanie, et Gregory Anderson, directeur de l'Institut des langues vivantes de Salem, dans l'Oregon. Le mouvement n'est pas nouveau: depuis 500 ans et l'époque des Grandes Découvertes, le nombre de langues a déjà fondu de moitié. Adieu, entre beaucoup d'autres, étrusque et tasmanien! Quelque 500 idiomes sont aujourd'hui parlés par moins de dix personnes. Toutes les régions du monde ne sont pas également concernées. Certaines ont déjà passé par là et n'ont plus beaucoup de langues à perdre - c'est le cas de l'Europe qui abrite moins d'idiomes désormais que la petite Bolivie! D'autres, à l'inverse, en conservent une myriade, appelées à disparaître ces prochaines décennies. David Harrison et Gregory Anderson en ont identifié une vingtaine, dont cinq connaissent une extinction linguistique particulièrement rapide et massive: la Sibérie centrale, la Sibérie orientale, l'Australie du Nord, la cordillère des Andes centrale et la côte Pacifique du Canada et de l'Alaska. Des zones qui ont pour point commun de se situer au sein de grandes colonies de peuplement, où elles représentent les ultimes bastions des cultures autochtones. Sur la côte canadienne du Pacifique, il n'y a plus d'enfants et plus guère de jeunes pour parler certaines langues indiennes. Surtout aux abords des centres urbains, où l'attraction de l'anglais est irrésistible.
La moitié des 7000 langues parlées actuellement auront disparu à la fin du siècle. Ce qui signifie qu'il en meurt une toutes les deux semaines. Désireux d'approfondir ces chiffres, le magazine National Geographic publie en ce mois d'octobre le résultat d'études réalisées sur le sujet par deux chercheurs américains, David Harrison, professeur de linguistique au Swarthmore College de Pennsylvanie, et Gregory Anderson, directeur de l'Institut des langues vivantes de Salem, dans l'Oregon. Le mouvement n'est pas nouveau: depuis 500 ans et l'époque des Grandes Découvertes, le nombre de langues a déjà fondu de moitié. Adieu, entre beaucoup d'autres, étrusque et tasmanien! Quelque 500 idiomes sont aujourd'hui parlés par moins de dix personnes. Toutes les régions du monde ne sont pas également concernées. Certaines ont déjà passé par là et n'ont plus beaucoup de langues à perdre - c'est le cas de l'Europe qui abrite moins d'idiomes désormais que la petite Bolivie! D'autres, à l'inverse, en conservent une myriade, appelées à disparaître ces prochaines décennies. David Harrison et Gregory Anderson en ont identifié une vingtaine, dont cinq connaissent une extinction linguistique particulièrement rapide et massive: la Sibérie centrale, la Sibérie orientale, l'Australie du Nord, la cordillère des Andes centrale et la côte Pacifique du Canada et de l'Alaska. Des zones qui ont pour point commun de se situer au sein de grandes colonies de peuplement, où elles représentent les ultimes bastions des cultures autochtones. Sur la côte canadienne du Pacifique, il n'y a plus d'enfants et plus guère de jeunes pour parler certaines langues indiennes. Surtout aux abords des centres urbains, où l'attraction de l'anglais est irrésistible.
Pourquoi les langues meurent-elles? Remi Jolivet, professeur de linguistique générale à l'Université de Lausanne, distingue trois raisons.
- La première est l'évolution naturelle de tout parler, condamné à se transformer avec le temps. Tel a été, par exemple, le destin du latin, qui s'est développé de différentes manières jusqu'à se laisser déborder par ses rejetons français, italien ou espagnol.
- La deuxième est le génocide, l'élimination pure et simple des locuteurs. Sort qu'a connu notamment une longue liste de langues amérindiennes.
- La troisième, enfin, est l'abandon par commodité, parce qu'un autre idiome se révèle plus utile. C'est elle qui explique pour l'essentiel les disparitions actuelles.
Les langues représentent une partie importante de nos identités: elles sont nos interfaces avec le monde. Or, elles sont uniques et, à ce titre, irremplaçables...
(information retirée du journal Le Temps, sept.2007)
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