À Henderson au Minnesota, un village d’à peine 900 habitants, se trouve l’une des écoles secondaires les plus hors normes qui soient. Lorsqu’on entre dans la New Country School, le constat est frappant. Il n’y a ni classe, ni enseignant, ni horaire et surtout pas de cloche!
L’école secondaire New Country School de Henderson, au Minnesota, accueille environ 125 élèves de la 7e à la 12e année. Fondée en 1994, par un groupe d’enseignants, qui en avait marre du système scolaire traditionnel, l’école est privée (il en coûte environ 9 000$ pour une année d’étude), mais reçoit une part de financement publique et elle fonctionne comme une coopérative. En fait, New Country School est tout à fait unique autant dans la façon dont elle a été construite que dans la manière dont les activités se déroulent à l’intérieur.
Le bâtiment a été construit pour n’accueillir qu’une seule pièce dans laquelle des espaces de travail ont été aménagés. Donc, il n’y a pas de classe.
Tous les élèves évoluent dans un même environnement, chacun à leur bureau respectif, muni d’un ordinateur relié à Internet. Et ils n’ont pas d’horaire à respecter, et donc pas de cloche qui sonne à tout moment dans la journée! «On ne peut pas faire 45 minutes de maths et ensuite, tout arrêter au son de la cloche pour faire 45 minutes de sciences humaines», précise l'un des fondateurs de l'école. Selon lui, puisque ce n’est pas comme ça que fonctionne le monde du travail et même la vie en général, l’école ne devrait pas avoir à fonctionner ainsi. L’apprentissage à New Country School passe par la réalisation de différents projets par les élèves. Ce sont les élèves qui déterminent les sujets à traiter et la forme que prendront leurs productions. Ils n’ont aucune contrainte, si ce n’est qu’ils doivent garder en tête qu’ils devront réussir les examens standardisés du Minnesota au terme de leur scolarisation pour obtenir leur diplôme. À chaque fois qu’un élève a complété un projet, il le présente à ses conseillers (il n’y a pas d’enseignant à New Country School, les adultes sont là pour guider les élèves dans la réalisation de leurs travaux). Il doit alors faire valoir sa démarche et le temps investi dans le projet, démontrer des apprentissages réalisés en cours de route. Puis, les conseillers déterminent du nombre de crédits qu’ils accordent au travail. Un élève doit récolter au moins 60 crédits pour obtenir son diplôme. Une seule matière est enseignée de façon «plus traditionnelle» à New Country School: les mathématiques. Les élèves doivent compléter des leçons et exercices, mais ils le font à leur rythme.
Évidemment, si les «conseillers» repèrent des élèves qui ne travaillent pas ou qui errent pendant la journée, ils peuvent intervenir pour les ramener à l’essentiel: les apprentissages scolaires. Mais, généralement, d’après leurs témoignages, tout se passe bien: les élèves apprécient la liberté qu’on leur accorde et en font bon usage. Ils reconnaissent cependant que ce genre d’école ne pourrait convenir à tous les élèves. La manière de fonctionner à New Country School semble néanmoins porter ses fruits...
Non pas que cette école n’ait pas aussi ses problèmes, mais elle illustre tout ce qu’on peut faire quand le changement est initié à la base plutôt qu’imposé par une autorité centrale.
Il y a des jours où je rêve d'une école de ce genre...