"On savait qu’elle était une «chanson bien douce», on découvre qu’elle peut s’apprendre en s’amusant.
La grammaire est à l’honneur une nouvelle fois avec le très court livre de Rambaud. L’ouvrage est drôle et séduisant au point qu’on aimerait le faire lire même à des lycéens. L’auteur – tout comme Orsenna – avait parié de faire «une grammaire lisible». Il s’engage donc dans un dialogue savoureux avec un petit bonhomme de sept ans, neveu, filleul ou fils du voisin, on ne sait. Le gamin parle comme les gamins d’aujourd’hui et cela fait partie du charme qu’on éprouve à la lecture:
«“Je suis allé chez Mamy”, Mamy est complément d'objet, si j'te crois, mais les questions elles collent pas. J'peux pas dire : “Je suis allé qui?”»
En huit chapitres, Rambaud aborde l’essentiel, de la communication à la syntaxe en passant par l’histoire des mots, la définition des catégories grammaticales, la ponctuation ou le rôle du verbe dans la phrase. Il termine par un chapitre sur la lecture nécessaire dans l’apprentissage de la langue, mais aussi sur le plaisir qu’elle donne. C’est simple et clair, émaillé d’allusions aux écrivains qu’il aime. Ainsi :« Anatole France, mon maître, a enseigné qu'il fallait contrarier l'adjectif pour lui donner une consistance: il doit surprendre»...
Une certaine légèreté lui fait renvoyer les difficultés et autres exceptions à "plus tard". Il n’hésite pas cependant à dire que les choses ne vont pas de soi:
«Lui: Si j'essaie et que ça marche pas?
Moi: Tu recommences, tu recommences, tu recommences jusqu'à ce que tes phrases pénètrent les cervelles rétives, molles ou distraites.»
(Adapté des Notes de Lecture de Roger Berthet, octobre 2007)
Réf.: Patrick Rambaud, La grammaire en s’amusant, Grasset, 2007.
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